J’avais cousu une trousse, si petite que j’y ai mis mes affaires de gravure, mais Anouk, grande dessinatrice (et gribouillatrice aussi) n’avait toujours pas de trousse, et empruntait toujours celle de sa sœur.
Il fallait donc y remédier, avec ses tissus préférés afin de réaliser une trousse bien jolie, et ainsi aider à faire accepter l’idée que non, dedans, elle n’aurait pour le moment pas de feutres à utiliser en autonomie (elle a fait quelques dessins libres dans des endroits inappropriés dernièrement, elle aime particulièrement dessiner au sol, vive le carrelage…). Intérieur en tissu enduit pour résister aux crayons et pastels. Languettes de chaque côté, perles et pompon à la tirette pour aider à l’utilisation par les petites mains.
Et puis comme moi, je n’avais toujours pas ma grande trousse pour le boulot, j’ai récidivé. Et cette trousse, beaucoup moins jolie (et salissante), me donne le sourire (c’est mon sens de l’humour qui veut cela), car elle a un côté très sérieux je trouve pour une enseignante.
Intérieur en tissu enduit également, de quoi y accrocher mes clés ou ma clé USB (pour limiter un petit peu les risque de perte), et très grande capacité, pour pouvoir y emporter mon matériel plus tout le matériel de secours pour mes élèves (ou bien mes affaires de dessin ou de couture pour les vacances !).
Mais elle a un verso un peu plus cool. Il faut croire qu’en juillet, je n’était qu’à moitié prête à préparer la rentrée des classes !
Alors je pourrai, au choix, la tourner côté vacances pour inspirer mes élèves si je leur donne de bêtes sujets d’écriture comme « raconte tes dernières vacances », ou bien la retourner pour un peu de complicité avec ceux qui ont l’angoisse de la page blanche.
Ou bien encore, je pourrai leur montrer le côté sérieux alors que je rêverais secrètement aux dernières vacances sans que cela ne se voit (ça ne marchera pas, la porte de la classe est derrière mon bureau), ou encore utiliser mes stylos qui s’effacent au fer à repasser pour y écrire tout un tas de messages destinés à faire sourire ou râler les collègues (c’est selon) dès la pré-rentrée et les élèves dès le lendemain.